A n'en pas douter, ce millésime restera marqué par des dates de vendanges exceptionnellement tardives.
Nous avons en effet commencé à vendanger environ 3 semaines plus tard qu'en 2012 (fin septembre pour les rouges), ce qui correspondrait plutôt aux dates d'un millésime du milieu des années 70...
Mais retard dans les vendanges ne signifie pas baisse de qualité. Au contraire !
Toute la saison a été marquée par des facteurs plutôt favorables à l'élaboration d'un vin de qualité : le printemps, certes froid mais pluvieux, a permis une bonne irrigation de la vigne, évitant ainsi un stress hydrique trop important lors de la saison chaude. La météo de septembre a été clémente puisque nous avons été épargnés par les gros orages susceptibles de ruiner la récolte. Enfin, la moyenne des températures, plus basse que sur les années antérieures, a permis une maturation lente des raisins et une montée en degré alcoolique progressive, favorisant ainsi l'obtention de potentiels aromatiques intéressants.
Le principal problème a plutôt concerné les faibles rendements obtenus sur les parcelles plantées en Grenache, particulièrement touchées par le phénomène dit de coulure (la fleur de la vigne ne se transforme pas en grain donc moins de raisins à l'arrivée). Certaines parcelles ont ainsi vu leur rendement divisé par 2 par rapport à l'année dernière.
Nous pouvons ainsi nous attendre sur ce millésime à des vins blancs vifs, aromatiques, qui sauront plus facilement éviter l'aspect "pâteux" de certains millésimes antérieurs.
Pour les vins rouges, grâce à une maturité phénolique atteinte plus précocement, nous devrions pouvoir éviter les degrés élevés de ces dernières années, ce qui constitue un atout indéniable en terme de plaisir de dégustation.
Mais tout cela ne pourra évidement être précisé que dans 18 mois...
Parution : 18/12/2013