La question « comment choisir son vin » semble aussi existentielle que « Être ou ne pas être ? », « Quel est le sens de la vie ? » ou « Sommes nous seuls dans l’univers ? » … De quoi créer des sueurs froides lorsque l’on veut impressionner ses futurs beaux-parents à un dîner de rencontre ou régaler tous nos amis lors d’une grande occasion.
Sous cette question générique s’en cachent bien d’autres, tout aussi importantes : comment reconnaître un bon vin ? Comment trouver son vin « signature » et savoir ce que l’on aime, pour pouvoir enfin avoir une réponse claire lorsqu’on nous questionne : « Alors, c’est quoi ton vin préféré ? »
Le domaine André Brunel - Les Cailloux vous propose une stratégie pour y voir plus clair. Après un rappel théorique, nous allons proposer quelques techniques afin d’apprendre à connaître ses propres goûts et enfin des conseils pratiques et concrets pour choisir son vin dans des circonstances particulières.
Comment reconnaître un bon vin ?
Les bienfaits du vin, particulièrement rouge, sont nombreux (du moment que la consommation est faite avec modération). Riches en tanins, mais aussi en polyphénols, le vin est bon pour le rythme cardiaque et, par la présence du resvératrol, le vin rouge lutte contre l’anxiété et la dépression. Une consommation de vin rouge modérée pourrait permettre de vivre plus longtemps. Autant de raison d’apprendre à le choisir correctement !
Les éléments primordiaux :
Si, bien évidemment, un bon vin rouge dépend des goûts et des couleurs de chaque individu, certains éléments vont maximiser les chances que la cuvée soit bonne. Un mot résume tout : l’équilibre. Il faut trouver une harmonie entre la qualité des tanins, l’acidité et le taux d’alcool. En particulier, le vin rouge, présentant une teneur supérieure en tanin et en alcool et une complexité supérieure au vin blanc, présente davantage de capacités d’épanouissement, de vieillissement et de garde qui auront un impact sur les arômes et la saveur finale du vin. Ne transigez pas sur la complexité et l’intensité.
Lire une étiquette :
Les éléments plus techniques vous aidant à connaître la qualité d’un vin sont présents sur son étiquette. Ne soyez pas dupes des appellations comme « vieilles vignes », « grand vin » : elles ne correspondent à aucun protocole reconnu. Néanmoins, certaines informations peuvent vous renseigner : la mention « mis en bouteille sur le domaine » (ou équivalent) est gage de qualité, puisque le vigneron traite son produit de A à Z. Les appellations contrôlées (principalement AOC, Appellation Origine Contrôlée, mais aussi AOP ou IGP) indiquent déjà des protocoles rigoureusement suivis et reconnus (inter)nationalement.
N’oubliez pas de regarder si la bouteille a reçu une médaille, si les cépages sont indiqués, mais surtout la mention des crus (Grands Crus Classés ; Premier Cru) qui sont des gages de qualité pour certains vins, en particulier les Bourgogne ou les Bordeaux. Le millésime peut être un indicateur de valeur, puisqu’il peut vous dire si la cuvée provient d’une année à conditions météorologiques exceptionnelles.
Apprenez à connaître VOTRE vin préféré :
La théorie n’est pas tout : il faut également apprendre à connaître (et assumer) vos goûts. Pour cela, curiosité et aide de professionnels sont des adjuvants de taille.
L’aide des professionnels :
Si vous débutez dans le monde de la dégustation, faites-vous aider. Le bouche-à-oreille peut déjà être un premier cas : goûter le vin aimé par votre voisin ou votre collègue va vous permettre de vous ouvrir à de nouveaux horizons. Sinon, les professionnels du secteur sont là pour vous aider : producteurs organisant des ateliers de dégustation dans les vignes ou sur le domaine, cavistes ou guides vont vous aider, à partir de vos goûts initiaux, à trouver les crus vers lesquels vous tourner.
La curiosité :
La curiosité est ici un très bon défaut : ne restez pas cantonné au vin que vous connaissez, vos valeurs sûres immuables. Testez toutes les régions viticoles françaises, mais aussi étrangères, pour savoir si vous préférez la puissance d’un Bordeaux à la complexité d’un Châteauneuf-du-Pape à la fraîcheur d’un vin argentin. Testez le bio, le « sans sulfites », la biodynamie, les vins avec processus de vieillissement en immersion dans les fonds marins, etc. Plus vous testerez, plus votre palais s’affinera.
Savoir choisir son vin pour une occasion particulière :
Le tout n’est pas de savoir quel vin on aime : si vous devenez un aficionado d’une cuvée particulière, il n’est probablement pas avisé de la ramener pour autant systématiquement à chaque fois que vous êtes invité quelque part. Le choix du vin est toujours un numéro d’équilibriste et un compromis dans les accords mets et vins.
Accord mets-vin :
Tout d’abord, le plus important est d’accorder son vin au plat proposé : aidez-vous des régions (un bergerac pour un cassoulet, un Châteauneuf-du-Pape avec une daube, etc.), mais aussi des goûts des plats : un poisson cuisiné en légèreté et complexité se mariera avec un vin rouge léger et subtil, tandis qu’une viande forte appellera un vin tannique et fort. Pour l’apéritif, le champagne reste une valeur sûre. Les fromages sont surprenants : contrairement à ce que l’on croit tous, le vin blanc se marie bien mieux avec la majorité des fromages !
La qualité ou le prix :
Le prix peut parfois être un problème, mais sans vous ruiner, nous vous conseillons, comme le dit le dicton avec sagesse, de préférer la qualité à la quantité. Trouvez un vin qui vous plaît à un prix qui vous convient, et achetez, par exemple auprès du producteur, plusieurs bouteilles, voire caisses de ce dernier. Si vous recevez de nombreux invités au repas, privilégiez le magnum, plus économique.
Conseils pour sublimer la dégustation :
En vrac, voici quelques conseils pour ne pas gâcher un repas à cause d’une mauvaise surprise quant au vin :
- Tout d’abord, il va de soi qu’il faut que vous goûtiez préalablement le vin : pendant qu’il décante dans sa carafe, testez-le, vérifiez s’il a besoin d’aération ou qu’il n’est pas bouchonné. Cela rejoint notre conseil ci-dessus, à savoir avoir plusieurs vins de la même cuvée, au cas où vous soyez malchanceux et que vous tombiez sur les quelques rares pourcentages de bouteilles bouchonnées.
- Évitez de multiplier les vins différents pendant un repas, de risque de perdre votre palais.
- D’ailleurs, évitez aussi l’alcool fort à l’apéritif, votre palais risque de saturer et d’amoindrir le goût futur du vin. On préfère, encore une fois, l’apéro au champagne (ou au pétillant fin, comme le vouvray ou le Montlouis fines bulles).
- Servez les vins du plus jeune au plus vieux, pour aller vers plus de goût et de complexité.
- La température du vin est primordiale, d’où l’importance d’avoir une cave ou un endroit frais où le stocker, en particulier pour les vins rouges légers qui se boivent autour de 13° ou 14°.
- La dégustation se fait bien évidemment dans des verres spécifiques qui doivent être changés entre chaque nouvelle bouteille.
Maintenant, il ne vous reste plus qu’à profiter !
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Parution : 04/07/2023